Bromont et la MRC: une entente coûteuse qui limite l’autonomie locale

Le 22 avril dernier, à l’occasion du Jour de la Terre, Demain Bromont prenait l’engagement clair de ramener un écocentre sur le territoire de notre ville. Plusieurs voix ont douté de la faisabilité d’un tel projet en affirmant que la compétence appartenait exclusivement à la MRC.
Or, voilà qu’aujourd’hui, alors que les élus n’ont jamais même présenté les possibilités pourtant connues depuis plusieurs mois, notre engagement pourrait voir le jour… mais à quel prix ? Une entente de 15 ans, une quote-part imposée, et un risque bien réel de double facturation. La question mérite d’être posée.
📌 Chronologie du dossier de l’écocentre à Bromont – pour une mémoire collective éclairée
En juin dernier, j’alertais les élus municipaux au sujet de la nouvelle entente proposée par la MRC de Brome-Missisquoi concernant le service d’écocentre. Mon message était clair : certaines clauses restrictives de cette entente risquaient de limiter considérablement la capacité de Bromont à se doter de son propre service local, notamment en nous obligeant à payer une quote-part élevée pendant 15 ans, sans possibilité claire de retrait. J’informais également le conseil qu’un joueur local d’envergure, Écotri–Désourdy, était prêt à accueillir un écocentre à Bromont dans ses installations, et ce, rapidement. Une solution locale, structurante et sensée était donc sur la table.
Lundi, lors de la séance du conseil municipal, j’ai réitéré ma demande de reporter le vote sur l’entente afin de donner le temps à la Ville d’évaluer sérieusement l’option Écotri. Pourtant, malgré le fait que la mairesse ne savait même pas combien les Bromontois paient actuellement pour ce service, l’entente a été adoptée.
Résultat : la Ville s’engage à payer plus de 260 000 $ par année, probablement indexés, pendant 15 ans, même si elle cesse d’utiliser le service de Cowansville. Ce scénario nous expose donc au risque d’une double facturation, si un jour Bromont met sur pied son propre écocentre.
La mairesse a affirmé avoir obtenu l’assurance que la quote-part pourrait être réduite en cas de retrait du site de Cowansville. Or, la directrice générale de la MRC, Mme Grimard, n’a pas confirmé publiquement cette possibilité. Cela en dit long.
Bromont est pourtant la plus grande contributrice parmi les 21 municipalités de la MRC. Ce pouvoir de négociation aurait dû être utilisé avec plus de rigueur.
Précisions importantes :
- L’entente ne concerne que le service d’écocentre, et non la collecte sélective (bac bleu).
- Nous avons déjà payé la quote-part jusqu’au 31 décembre 2025, donc l’urgence de signer immédiatement reste discutable.
- La version actuelle de l’entente semble exiger que tout projet local soit “complémentaire”, et non de substitution, ce qui limite considérablement notre autonomie.
Écotri demeure prêt à faire sa part pour développer un service local, efficace et cohérent avec les besoins de Bromont. Mais encore faut-il une volonté politique claire pour le faire. Il ne faut pas sous-estimer la complexité des normes et autorisations liées à la gestion de matières résiduelles. C’est pourquoi aucun entrepreneur sérieux ne s’engagera à court terme dans un projet temporaire ou incertain.
Lien vers l'article de la voix de l'est: Vers la relance d’un écocentre à Bromont
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